Publié le 31 Mai 2018

 

Caroline Savoldelli Naturopathe et

auteure du blog Les Petits Plaisirs de la Vie

 

 

Il y a 3 ans, perdue dans ma vocation professionnelle et pas complètement heureuse, j’étais persuadée que la solution était d’aller vivre ailleurs.

 

Cette semaine, en lisant Petit Manuel de Navigation pour l'Âme, un passage a attiré mon attention. Il traitait des changements de vie, ceux que nous désirons faire lorsque nous sommes malheureuses. Je me suis reconnue dans les propos de l'auteure et j'ai eu envie d'écrire sur le sujet. Pourquoi ces changements ne nous rendent pas forcément plus heureuse? Je t'explique pourquoi tout de suite.

 

Je serais plus heureuse si...

J'avais un autre job, si j'habitais ailleurs, si j'avais un chéri, si je perdais 20kg,... Lorsque nous sommes malheureuses, nous pensons souvent qu'en changeant un facteur extérieur de notre vie, nous allons retrouver la joie de vivre et enfin goûter au bonheur. On souhaiterait habiter à la campagne alors qu'on habite en ville, on voudrait être autoentrepreneuse alors qu'on est salariée, on souhaiterait être en couple alors qu'on est célibataire.

 

Rassure-toi, je ne juge pas, je suis aussi passée par là. Il y a 3 ans, perdue dans ma vocation professionnelle et pas complètement heureuse, j'étais persuadée que la solution était d'aller vivre ailleurs: dans un endroit nouveau, entouré de verdure et où les gens seraient chaleureux. Traînant les pieds depuis 2 ans dans ma ville natale en répétant à tout bout de champ que "j'en avais maaaaaaarre de Marseille", je suis donc partie vivre à la Martinique.

 

Vous avez envie de raconter votre histoire? Un événement de votre vie vous a fait voir les choses différemment? Vous voulez briser un tabou? Vous pouvez envoyer votre témoignage à temoignage@huffingtonpost.fr et consulter tous les témoignages que nous avons publiés.

Ce que j'ignorais

 

C'est que partir vivre à l'autre bout du monde n'allait pas régler mes problèmes. Eh oui ! Car modifier un facteur extérieur de ta vie ne changera en rien ton état intérieur. Les premiers temps, si ! Tu seras plus heureuse grâce à la nouveauté que t'apporte cette situation inhabituelle (lieu de vie, rencontres, etc.). Mais très vite, les conflits intérieurs qui étaient la source de ta tristesse referont surface.

Car ton bonheur ne dépend pas des choses extérieures. C'est toi qui est la source de ta joie de vivre. Si tu es malheureuse au fond de toi, tu le seras ici, ailleurs, seule ou à deux, peu importe le contexte.

C'est ce que j'ai appris en partant vivre à la Martinique! Au bout de seulement 2 mois, je me suis retrouvée dans le même état émotionnel qu'avant mon départ: pommée, triste, dans le flou.

À la recherche de soi

Ce qu'il faut comprendre c'est que ces envies de changements radicaux sont une alerte, un message pour te dire "Youhou tu n'es pas heureuse ici et maintenant.". Ok, mais avant de quitter ton copain, ton emploi ou prendre un billet pour l'Amérique, prends le temps de réfléchir. Pour quelles raisons n'es-tu plus épanouie? Quels changements à l'intérieur de toi peux-tu effectuer pour corriger la situation?

Partir à la recherche de soi, de tes vrais désirs, de tes rêves, guérir tes blessures du passé, résoudre tes blocages. Cela te rendra réellement heureuse. Dans cette démarche, se faire accompagner par un thérapeute est une bonne option. Cela facilite l'accès à la connaissance de soi. Car c'est à l'intérieur de toi que se trouvent les réponses à tes interrogations et non pas à l'extérieur, dans une autre entreprise, dans une vie conjugale ou sur un autre continent.

Je veux changer quand même

Si toutefois, ta volonté de changement est plus forte, alors fonce. Cela ne peut être qu'une expérience de plus dans ta vie qui te fera grandir et évoluer.

Sache tout de même que chaque situation à son revers. La vie de couple comporte des difficultés, être autoentrepreneuse aussi (je sais de quoi je parle) et n'importe quel job a ses avantages ET ses inconvénients. Il s'agit de ne pas idéaliser ce que nous n'avons pas et surtout ce que nous ne connaissons pas.

Habiter la Martinique c'est cool, fun, idyllique, mais il y a aussi des inconvénients: être loin de sa famille et de ses amis, devoir prendre l'avion à chaque fois qu'on veux voyager (très onéreux), ou encore ne pas avoir de saisons (ce qui sous entend, pas de ski par exemple).

Comme pourrait le laisser sous-entendre l'expression, l'herbe n'est pas toujours plus verte ailleurs.

Ce billet est publié dans son intégralité sur le blog Les Petits Plaisirs de la Vie.

 

Rédigé par hl_66

Publié le 24 Mai 2018

 

Florence Millot

 

 

 

A y regarder de près, dès que le mot obéissance sonne à nos oreilles, il crée la panique en nous car il nous pose d’emblée en situation de réussite ou d’échec

 

"Tu dois obéir!", "Ce n'est pas toi qui décides!", "C'est moi l'adulte, ce n'est pas à l'enfant de décider!" sont tant de mots que nous prononçons, croyant jouer notre rôle de parent, nous plaçant faussement dans un sentiment de toute puissance. Pourtant, nous observons que plus nous le croyons, plus l'enfant se joue de nous et plus nous nous sentons impuissants intérieurement. "Tu es vraiment nul si tu n'arrives même pas à te faire obéir d'un plus petit que toi"

 
Alors pourquoi continuons-nous? D'où nous vient cette idée que les enfants doivent nous obéir si cela fait souffrir autant l'enfant que l'adulte qui prend un rôle qui ne lui convient pas?

Quand l'obéissance nous renvoie un sentiment d'incompétence.

A y regarder de près, dès que le mot obéissance sonne à nos oreilles, il crée la panique en nous car il nous pose d'emblée en situation de réussite ou d'échec: soit mon enfant m'obéit et j'ai gagné, soit mon enfant ne m'obéit pas et j'ai perdu ou je me suis fait manipuler.

 

Une telle pensée provoque des tensions et des crispations dans tout notre corps et des sentiments négatifs "je me sens dépassé, impuissant, en colère, j'ai envie d'abandonner". Cette idée qu'il faut se faire obéir créer une position d'emblée asymétrique et un rapport de force entre soi et l'enfant qui n'engendre que du stress.

 

Ce qui se passe dans la tête du parent: le fil de l'émotion

Nous savons aujourd'hui que émotions et représentations sont liés. Une seule pensée, impression ou sensation provoque des effets dans le corps comme si tout était pris pour vrai. Le cerveau réagissant et ne faisant pas la différence entre le réel et l'imaginaire ; Prenons un exemple avec un simple colère d'enfant.

 

Etape 1: Mon enfant crie. Il fait une colère.

Je commence à penser qu'il le fait exprès, qu'il est insolent ou qu'il profite de moi je réagis. Mon propre film intérieur commence en fonction de l'interprétation que j'ai faite de la situation et non ce qui peut réellement se passer dans tête de mon enfant.

Etape 2: J'alimente mes interprétations

Je continue à penser le pire, j'alimente seule ma colère, sans tenir compte de mon enfant. « Après tout ce que j'ai fait pour lui, il est ingrat, il est comme son père, c'est un vrai manipulateur, j'ai l'impression qu'il va me faire vivre le même calvaire...."

Etape 3: Je crois que ce que je pense est forcément vrai

Je rajoute ainsi de la colère à la colère. Je suis dans mes pensées. J'autoalimente la situation en me racontant les pires choses possibles sur mon enfant ou sur moi et ce qui me fait le plus souffrir c'est que je crois encore à l'histoire que je me raconte.

Etape 4: Mes émotions prennent le relais de mes pensées.

Mon plexus solaire se serre, je me sens de plus en plus triste, démunie, impuissante et incapable de faire face à la situation avec la colère de mon enfant. Je ne me rends pas compte que c'est moi même qui, par mes pensées, me fait souffrir sans que mon enfant y soit pour quelque chose. Le cri ou la désobéissance de mon enfant pour un détail (un bonbon, un jeu) comme stimulus, entraîne en moi tout un scénario catastrophe, des accusations contre mon enfant qui n'en a même pas conscience.

Etape 5: Tout mon corps se tend, se crispe et mes mots dépassent ma pensée

De telles pensées donnant sur un rapport de force imaginaire, agissent sur notre cerveau reptilien, réveillant en nous un positionnement instinctif: "si l'on m'attaque ou en cas de danger, potentiel ou réel, je dois réagir et me défendre peu importe si c'est contre mon enfant". Ainsi, dès que je me sens humiliée ou manipulée (même en fantasme) mon corps à envie de se protéger: crier encore plus fort, faire peur, donner parfois une gifle par instinct de survie. Je me sens tellement sous stress avec toutes ces pensées qui m'envahissent que je suis hors de moi, en automatique. Incapable de penser ou de prendre du recul, la violence verbale ou physique pointe le bout de son nez,

Etape 6: Mon enfant ne comprend pas ce qui se passe.

Il est resté sur sa colère initiale (vouloir un bonbon, un jeu) et prend peur. Sous stress à son tour, il rit nerveusement, il pleure de plus belle car il ne comprend par notre propre tempête émotionnelle. Nous avons souvent l'impression que crier est efficace car notre enfant s'arrête de crier. En réalité, il s'arrête par ce qu'il a pris peur. Mais il continuera dans l'heure car il n'a pas pu être contenu par vous dans son émotion.

Etape 7: Je me sens fautive et je regrette

Face aux mots que j'ai employés et qui ont dépassé ma pensée, je culpabilise. Je me sens être un mauvais parent. Je le prends dans mes bras. Et puis quelques heures après, les crises reprennent. Parent et enfant ne se sont pas compris. Un nouveau film intérieur prendra le dessus sur mes bonnes résolutions. Il devra m'obéir, un point c'est tout. Demain je ne me laisserai plus faire avec ses crises, je vais sévir. Mais demain, tout recommence

Alors pourquoi continuer à croire à cette histoire de l'obéissance? Les enfants n'aiment pas obéir, tout comme nous. Car chaque parent qui cherche à absolument à ce qu'on lui obéisse se ferme, se tend et ressent une pression interne qu'il fait vivre à son enfant. Son enfant en réponse, se ferme. Il lui désobéit. Non pas pour lui faire du mal ou le manipuler et le faire exprès, mais parce que tout rapport de force réactive le cerveau reptilien, le cerveau de la survie et des comportements archaïques pour se défendre qui sont au nombre de trois: fuir, se figer, attaquer.

Nos enfants nous veulent toujours du bien

Posons-nous une autre question: quel serait l'intérêt pour l'enfant qui est totalement dépendant de son parent pour survivre (avoir un toit, de la nourriture, de l'affection) de lui faire vivre un calvaire juste pour le plaisir de lui désobéir? Aucun. Même un enfant qui vous rit au nez, a peur intérieurement de perdre votre amour car il vous voit fâchée. C'est d'ailleurs pour cela qu'il vous colle pour un câlin après.

Bien sûr, l'enjeu de notre propos n'est certainement pas de tout laisser passer aux enfants, ni de leur poser aucune limites ou aucune cadre, fondamental à leur bon développement. L'enjeu ici est de comprendre que l'intention de vouloir dominer un enfant dans un rapport de force nous amène fatalement à une situation d'échec, de mésestime de soi et un rapport perdant/perdant.

 

Ed. Hachette Pratique

 

Florence Millot - Mon enfant n'obéit pas. 1 problème, 7 solutions - Ed. Hachette pratique

Rédigé par hl_66

Publié dans #Réflexion