Publié le 12 Janvier 2021

Dépression, manque d’autonomie, difficultés sociales… La liste des conséquences psychologiques et physiques chez les enfants de parents hélicoptères est longue et dramatique.

Catherine Verdier, psychologue, nous aide à analyser leurs comportements.

par Barbara Ejenguele

Sommaire

Le terme « hélicoptère » peut prêter à rire, mais il n’en demeure pas moins très parlant et réel pour les enfants qui grandissent ou ont grandi au contact d’un parent de ce genre. L’appellation de parent hélicoptère tire ses origines d’un best-seller écrit par le psychologue israélien Haim Ginott, Entre Parents et Adolescents, publié en 1969.

Comme l’illustre son nom, le parent hélicoptère se positionne au-dessus de l’enfant, le survole, pour le diriger et le guider dans sa construction et son développement. Il s’ingère dans sa vie en permanence et vole « à son secours », quelle que soit la situation. Selon Catherine Verdier, psychologue et fondatrice de Psyfamille, « cela part d’une bonne intention au départ, puisque le parent hélicoptère souhaite rendre la vie de l’enfant plus facile, tirer le meilleur de lui-même, l’accompagner et faire en sorte qu’il ne soit pas blessé ou ne choisisse une mauvaise voie. » De bons sentiments au départ donc, qui finissent toutefois par causer de gros dégâts, en empêchant le bon développement physique et psychique de l’enfant.

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Et pour cause, ces parents interviennent dans toutes les sphères de la vie de l’enfant (physiques, psychiques, scolaires, sociales…) et à tous les âges. Leur influence est moins visible quand les enfants sont petits, mais devient particulièrement effrayante quand ils grandissent, surtout au moment de l’adolescence. Les schémas mis en place s’observent davantage chez les enfants uniques, ou les familles monoparentales, où figurent un parent et un enfant.

Les parents hélicoptères trouvent tout à fait leur place au sein de la parentalité toxique.

Qui sont les parents hélicoptères ?

Dans cette catégorie de parents, plusieurs profils se dessinent. Il n’existe pas de prédispositions particulières chez un sexe ou un autre, puisqu'une femme, tout comme un homme, peut être un parent hélicoptère. Chez les pères, Catherine Verdier relève que ceux-ci « ont souvent manqué de quelque chose durant l’enfance ou sont de très grands angoissés professionnellement et dans tout ce qui concerne l’avenir. » Du côté des mères, « c’est l’anxiété qui revient le plus souvent avec une peur panique que l’enfant soit déçu ou blessé. De plus, lors d’une séparation ou d'un divorce, l’enfant part généralement vivre chez sa mère, ce qui provoque chez elle une volonté de faire ses preuves en tant que “bonne mère”, tel un challenge à relever aux yeux de tous. »

Plus largement, quelques exemples de profils de parents hélicoptères :

  • Les parents très inquiets concernant le futur de leur enfant et qui veulent prévenir toutes les directions ou décisions qu’il va prendre, notamment par rapport aux études supérieures. Cela commence donc dès la primaire, période où, selon eux, il est déjà temps de choisir des activités extra-scolaires ou développer des aptitudes qui serviront pour entrer dans une université en particulier plus tard.
  • Les parents qui ne souhaitent pas que leur enfant soit déçu par la vie ou ne se sente seul.
  • Des parents très angoissés par le rôle qui leur est alloué et qui ne savent pas comment faire.
  • Des personnes contrôlantes de nature.
  • Les parents voulant combler, compenser, poursuivre ce qu’ils n’ont pas eu, ce qu’ils n’ont pas pu faire, ou ce que leurs parents ne leur ont pas donné.
  • Les parents qui se laissent guider par la pression sociale. Les parents doivent être de « bons parents ». Dans ces cas précis, cette dimension est poussée à l’extrême.
  • Les parents qui ont attendu leur enfant très longtemps en raison de difficultés de conception ou ont fait face à de gros problèmes de santé durant la grossesse ou la naissance.
  • En couple, un seul des deux parents est généralement concerné. Cela mène d’ailleurs à des disputes régulières sur la manière dont se comporte l’un ou l’autre avec l’enfant. Le parent hélicoptère n’est pas disposé à encaisser les réflexions négatives qui vont à l’encontre de ses certitudes. Malheureusement, ces divergences conduisent souvent à des séparations ou des divorces, ce qui porte indéniablement préjudice à l’enfant. L’autre parent n’étant plus là pour freiner les excès de son ou sa conjointe, l’enfant se retrouve seul et en fusion totale avec le parent hélicoptère. Il est d’ailleurs beaucoup plus simple pour ce dernier de poursuivre le schéma de contrôle lorsqu’il est seul avec l’enfant.

  • Comment s’y prennent-ils ?

  • Tout petit, un enfant est souvent couvé par ses parents, ce qui ne représente pas de problème en soi, les plus jeunes ayant besoin d’être accompagnés et protégés. La limite se situe lorsque l’on empêche l’enfant de développer son autonomie. « Il s’est fait un petit bobo ? Ce n’est pas dramatique, remarque Catherine Verdier. Pourtant, le parent hélicoptère va entrer dans la sur-dramatisation à chaque fois qu’il se passe quelque chose. Pour un enfant, le fait de lui répéter inlassablement que la situation est grave ou qu’il doit faire très attention, le pénalise durablement. Plus tard, cet enfant va vivre infantilisé au quotidien et ne parviendra pas à appréhender les épreuves qui se dresseront devant lui. » Plus globalement, les parents hélicoptères adoptent une attitude intrusive en permanence et se sur-impliquent, que ce soit dans l’éducation, le scolaire, les émotions, la vie sociale… On parle alors d’abus, dans la mesure où l'enfant ne peut se construire normalement.

    Ces parents interviennent dans tout ce qu’ils considèrent comme des risques physiques ou sociaux, toujours dans le but que leur progéniture ne souffre pas ou soit en pleine forme. Pour cela, tous les moyens sont bons ! Lorsque l’enfant est petit, et en raison d’une peur excessive qu’il ne tombe ou ne se fasse mal, les parents hélicoptères vont faire en sorte d’éviter tout risque d’accidents. Afin qu’il ne ressente pas le sentiment de solitude, ils vont également s’arranger pour ne jamais le laisser seul.

Plus tard, ils choisiront les enseignants de l’enfant, interviendront quotidiennement au sein de ses établissements scolaires pour vérifier que tout se passe bien, pour répertorier les progrès, les problèmes… Ils statueront également sur les activités extra-scolaires qui semblent les mieux adaptées à leurs projets pour l’enfant, mais aussi sur ses fréquentations.

Un parent hélicoptère exige de son enfant une transparence absolue. Pour cela, il souhaite avoir accès à toutes les données le concernant et n’hésitera pas à insister, questionner et même fouiller dans ses affaires. La manipulation et le chantage ne sont pas particulièrement utilisés, car il s’agit là plutôt d’un « contrat » passé entre le parent et l’enfant.

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Des conséquences dramatiques

S’immiscer dans la vie de son enfant pour tout contrôler laisse à penser que subsiste un véritable manque de confiance en lui. Pourtant, cela n’a pas forcément un rapport avec l’enfant, mais plutôt avec son environnement. Si l’environnement est considéré comme à risque par le parent, il va donc orienter et guider l’enfant dans une direction qui ne soit pas dangereuse et où il ne pourra pas se faire de mal. Selon Catherine Verdier, « on ne se rend pas forcément compte quand on est parent, on essaye de faire du mieux qu’on peut, mais en faisant beaucoup trop, les conséquences s’observent sur le long terme. » Et en effet, ce fil éducatif mis en place par un parent hélicoptère, et qui vise à rendre la vie plus facile, finit par porter atteinte aux fondamentaux. Parmi eux, on retrouve : l’autonomie, l’estime de soi, l’indépendance, penser par soi-même…

Ces phrases à dire pour renforcer l'estime de soi de son enfant

 
 

 

 

Ces enfants infantilisés à outrance, seront également sujets à rencontrer des difficultés pour s’adapter socialement, ayant toujours eu quelqu’un pour les accompagner, les aider, leur dire quoi faire, comment le faire et vers où aller. Cela s’appliquera dans leur vie personnelle et professionnelle. Entrer en relation avec les autres sans médiation externe sera une épreuve pour eux. Après s’être retrouvés seuls, certains d’entre eux souffriront de dépression.

La rupture de l’adolescence

Comme souvent, l’adolescence marque un tournant dans les relations qu’entretiennent les parents et les enfants, puisque ces derniers deviennent de moins en moins dociles. Dans le cas des parents hélicoptères, après avoir passé dix à quinze ans à pratiquer une éducation dans le contrôle total, le perdre progressivement est très difficile à vivre, et c’est là que surviennent les problèmes.

Que ce soit dans sa vie sociale, où il n’accepte plus que son parent décide de qui il peut fréquenter ou non, ou dans tous les autres domaines de sa vie, un.e adolescent.e commence à se rebeller. Et lorsque l’enfant décide d’aller à l’encontre du système parental mis en place jusqu’alors, les confrontations peuvent être violentes. Pour Catherine Verdier, « la violence n’est pas une caractéristique récurrente chez les parents hélicoptères puisqu’ils savent pertinemment qu’un parent violent est, par définition, un mauvais parent. Une image à laquelle ils ne veulent surtout pas être assimilés. Toutefois, plus les enfants grandissent et plus les actes de contrôles sont violents. Ceux-ci ne passent pas forcément par la violence physique, mais cela peut arriver quand même. »

Quelques conseils aux parents

En voulant faire du mieux possible, on propose parfois le contraire de ce qu’il faudrait apporter en matière d’éducation. Parents, il est important de rester ouverts sur le monde et d’écouter votre entourage, qui est souvent de bon conseil, comme les grand-parents ou les amis proches. Le fameux « lâche-le un peu ton gosse » peut blesser dans un premier temps, mais répété régulièrement, peut faire office de signal d’alerte à prendre au sérieux.

Se positionner au-delà de ses propres angoisses n’est pas chose aisée. Pour le bien-être de l’enfant, en revanche, cela vaut le coup de s'asseoir un instant et de réfléchir à ce que l’on est réellement en train de provoquer chez lui en agissant de la sorte.

Un grand merci à Catherine Verdier, psychologue et fondatrice de psyfamille.com, pour son expertise.

Rédigé par hl_66

Publié dans #Réflexion

Publié le 7 Janvier 2021

 

 

 

Une étude révèle que les personnes ayant ce type de comportement sont souvent considérées comme plus intelligentes. 

Êtes-vous asocial ? Si vous êtes le type de personne qui a toujours préféré rester à l'écart des fêtes, éviter tout type de rassemblement et choisir d'être seul dès que l'occasion le permet, vous aurez certainement été étiqueté comme asocial à plus d'une occasion. Bien qu'à un moment donné, ces comportements puissent être qualifiés de négatifs, la science a fini par justifier ces étiquettes par une constatation : les comportements asociaux sont en fait le reflet de l'intelligence. C'est le British Journal of Psychology qui a conclu que les personnes asociales agissent ainsi parce qu'elles sont intelligentes. Pour cela, une série d'entretiens a été menée auprès de 15 000 personnes qui ont été interrogées sur certains comportements liés à leurs habitudes d'interaction sociale et à leur temps libre. Le résultat de la recherche a été concluant : les personnes ayant un QI élevé sont asociales car elles perçoivent que lorsqu'elles socialisent, elles perdent un temps précieux qui pourrait être investi dans des choses plus productives.

 

Cela permet de comprendre pourquoi certaines personnes évitent les événements où elles sont obligées de rester longtemps avec d'autres personnes, comme ce serait le cas lors de fêtes ou de réunions. Et qu'en est-il des personnes qui préfèrent même faire les choses seules ? La manifestation d'un comportement qualifié d'asocial réaffirme l'intelligence. Selon les recherches, les personnes asociales sont plus autonomes, résolvent donc les problèmes par elles-mêmes et ont également tendance à rejeter les autres personnes parce qu'elles perçoivent qu'elles n'ont pas besoin d'aide supplémentaire pour résoudre certaines situations. 

La relation entre l'intelligence et certaines attitudes sociales a été largement explorée par la science. Récemment, une étude a également analysé la relation entre le QI et le respect de la distance sociale. Après la publication des résultats de cette étude, certains médias spécialisés dans la psychologie ont mis en avant certains profils de personnes ayant une personnalité asociale et se distinguant par leur créativité et leur intelligence, comme l'écrivain Charles Dickens, qui s'est même vanté de son caractère misanthrope. Ce n'est pas la première fois qu'une enquête tente d'examiner les implications de certaines aptitudes sociales de l'être humain et de son QI. L'étude réalisée n'est pas la seule fois où la science a tenté de relier différentes attitudes et caractéristiques de la personnalité et de l'intelligence. D'autres recherches ont examiné la relation entre le trouble et la capacité intellectuelle, le nombre d'amis qu'une personne a, certaines situations comme le fait de se parler à soi-même et même des choses spécifiques comme la façon dont une personne apprécie les films.

Rédigé par hl_66

Publié dans #Réflexion